Compil'

8 crossovers entre le rap et le rock 

écrit par Octavie Pareeag le lundi 12 décembre 2022

Janis > Compil' > 8 crossovers entre le rap et le rock  >

8 crossovers entre le rap et le rock 

 

On a longtemps pensé que le rap voulait tuer le rock pour s’émanciper. Deux mondes s’affrontaient : d’un côté le rock ouvrait une porte aux émotions avec des riffs lourds, de l’autre côté le rap se voulait coriace avec des voix teintées vers le hip-hop. Les deux publics étaient bien distincts. Pourtant, les frontières entre ces deux musiques sont bien plus proches qu’on ne veut bien le croire. Les années 80 ont vu naître plusieurs initiatives, des fusions musicales, qui ont porté ses fruits. La preuve en 8 titres « rap’n’rock » qui sont devenus des classiques. 

8 crossovers entre le rap et le rock 
 


1. Walk This Way  - Run D.M.C & Aerosmith 

 

En 1986, Aerosmith était dans l’ombre de sa splendeur des années 70. Le groupe traînait une image désuète, entre excès et drogues, jusqu’au jour où le producteur Rick Rubin propose l’inattendu au duo Tyler/Perry : collaborer avec les rappeurs de RUN-DMC sur Walk This Way. Les deux rockers, qui n’avaient aucune idée de ce qu’était le rap, acceptent contre un billet de 8 000 dollars pour enregistrer une journée au studio. De l’autre côté, le trio RUN-DMC, en plein enregistrement de leur troisième album Raising Hell, se montre plus sceptique. Il faut dire que le hip-hop underground et le rock étaient à des années-lumière et qu’aucun cross-over avait réellement marché. Après plusieurs négociations avec Rick Rubin, les deux groupes enregistrent sans grande conviction. Et à leur grande surprise, la chanson envahit les stations de radio de rock et urbaine. L’unification de ces deux genres polarisés marque la résurgence de la popularité d’Aerosmith. 



 

2. Numb/Encore – Jay-Z & Linkin Park

 

Revenons dans le début 2000, le rappeur Jay-Z n’a plus rien à prouver. Il rentre dans la légende avec son album Blueprint et The Black Album. Il décide alors de prendre sa retraite… qui va durer six mois grâce à un groupe californien : Linkin Park dont le premier album, Hybrid Theory, a reçu un succès monstrueux avec 27 millions d’exemplaires vendus. Tout commence par une simple idée de mash-up pour finalement se transformer par un album de six chansons appelé Collision Course. Cette dernière gagne le prix de la meilleure collaboration aux Grammys en 2006. Lors de cette cérémonie, ils se réunissent sur scène, et surprise ! Paul McCartney les rejoint en incluant sa chanson Yesterday. C’est ce qu’on appelle un mash-up du mash-up !

 

3. Sabotage – Beastie Boys

 

Nul besoin de collaborer pour assumer plusieurs styles. La preuve avec les Beastie Boys. Ce trio new-yorkais loufoque s’est d’abord exécuté sur la scène hardcore punk puis s’est retrouvé dans le tourbillon de l’émergence du rap et du hip-hop. Autant vous dire qu’il est difficile de les catégoriser dans un genre à part entière. Le 28 janvier 1994, le groupe sort Sabotage qui connaît un gros succès en partie grâce au clip dirigé par Spike Jonze. La vidéo est une parodie des séries policières des années 70. Côté parole, Sabotage a été inspiré par Mario Caldato Jr., l’ingénieur de son du groupe, connu pour son sale caractère. Ad Rock a révélé qu’il trouvait « amusant d’écrire une chanson sur la façon dont Mario avait une emprise sur nous, comment il essayait de tout gâcher. De saboter nos grandes œuvres d’art... »



 

4. Rock Superstar (ft. Chino Moreno & Everlast) – Cypress Hill 

 

Dès le début de sa carrière, le groupe latino-américain Cypress Hill assume son double genre. Leur musique se veut dark, dure et rebelle, aussi rock que rap. Le groupe n’hésite pas à mêler plusieurs genres, du heavy metal au ragga en passant par le reggae... Bref Cypress Hill est polyvalent. Début 2000, B-Real, DJ Muggs, Sen Dog marquent cette bipolarité musicale dans leur cinquième opus, Skull & Bones avec un double disque, l’un avec des morceaux rap et le second avec des titres rock. La chanson symbolique est Rock Superstars, la version rock de Rap Superstar. Cypress Hill y est accompagné par Chino Moreno, chanteur du groupe de métal Deftones et d’Everlast, l’ancien leader d’House of Pain.

 

5. Bring The Noise (ft. Anthrax)  –  Public Enemy  

 

Petit classique du monde du rap dès 1987, Bring the Noise de Public Enemy devient la BO du film Less Than Zero. Il intégrera ensuite la tracklist de l’album It Takes a Nation of Millions to Hold Us Back. En 1991, Scott Ian, guitariste du groupe de trash metal, Anthrax, propose aux rappeurs de Long Island de poser ses riffs sur cette chanson. À la suite du succès de ce titre, les deux groupes partent en tournée et terminent chaque show en duo sur Bring the noise avec des beats lourds apocalyptiques et la voix autoritaire de Chuck D.  

 

6. Clint Eastwood  – Del Tha Funkee Homosapien & Gorillaz 

 

En 2001, le tube Clint Eastwood de Gorillaz inonde les ondes, pirate tous les écrans et propulse le projet de Damon Albarn et Jamie Hewlett vers le succès. Le titre mélange sans complexe les styles avec une base brit-rock insufflée par le leader de Blur et avec des couplets rap du californien Del The Funky Homosapien (cousin de Ice Cube). On ajoute à cela une touche de western avec l’inspiration de la bande-son de « Il était une fois dans l’Ouest » de Sergio Leone, composée par Ennio Morricone. 

 

7. Cop Killer –  Body Count 

 

En 1992, Body Count naissait avec pour simple combinaison : le rappeur Ice-T et ses amis musiciens de South Central. Le crew entrelace rap et punk hardcore et enregistre quelques sons dont le titre Cop Killer, qui dénonce la brutalité policière. Dès sa sortie, une polémique éclate dans les médias, à tel point que même le FBI, le président George H. W. Bush, les forces de l’ordre des États-Unis vont s’en mêler. Ice-T, épuisé par cette controverse, décidera de retirer la chanson de l’album du groupe.

 

8.  Come With Me –  Puff Daddy (ft. Jimmy Page) 

 

En 1998, on cherche la bande-son parfaite pour le blockbuster Godzilla. Sean « Diddy » Combs, alias Puff Daddy, fait partie des éternels producteurs du rap et est approché pour créer un son qui cogne et qui soit dans l’air du temps. Il obtient la permission de reprendre la chanson légendaire Kashmir de Led Zeppelin. Jimmy Page s’associe au maître du rap et ensemble, ils vont modeler une version rap, rock et organique avec un orchestre symphonique. Finalement, le morceau a certainement plus touché le monde de la musique que le film au cinéma.

Octavie Pareeag
écrit le lundi 12 décembre 2022 par

Octavie Pareeag

Rédactrice pour Janis, nouveau média 100% musique lancé par LiveTonight

Voir d'autres articles

mis à jour le lundi 12 décembre 2022