Original Motion Picture Soundtrack, la nouvelle épopée grandiose de Last Train
Entre les bacs à vinyles du disquaire rennais It’s Only, j’ai retrouvé le quatuor qui a su renouveler la scène rock indé française ces dernières années. Cinématographique et contemplatif, tant dans l’image que dans la musique, bienvenue dans l’univers Last Train.
Last Train revient cette année sur le devant de la scène avec Original Motion Picture Soundtrack : un album-concept en collaboration avec l'Orchestre symphonique de Mulhouse. Rien que ça. Ce nouvel opus, fraîchement sorti, réinterprète de manière cinématographique le répertoire du groupe. "Ce projet est un peu à la marge de notre discographie, plus orchestral, plus ambiant”, explique Timothée Gérard, le bassiste du groupe. "Sur nos albums précédents, on travaillait déjà un peu avec des cordes, mais on restait frileux. Avec ce nouveau projet, on a mis l’orchestre au centre et laissé nos guitares en retrait.”
Pour composer ces douze titres, le groupe s’est replongé dans les souvenirs du grand écran, s’inspirant de bandes originales mythiques comme celles de The Dark Knight, Out of Africa, Interstellar ou encore Forrest Gump. “On a toujours voulu habiller les images avec notre musique. On a donc fait la musique d'un film, mais un film qui n'existe pas". Pour Jean-Noël Scherrer, le chanteur et guitariste du groupe, cet album a été le premier pas vers l’habillage cinématographique. “Ça serait un rêve de composer une BO un jour, mais je ne travaillerais pas du tout comme je l’ai fait pour ce projet. Écrire pour le grand écran, accompagner des émotions, c’est tout un métier.”
Original Motion Picture Soundtrack, c’est douze titres singuliers aux ambiances et émotions variées. D’une poursuite symphonique à un interlude néo-classique en passant par un requiem pour orgue, Last Train s’affranchit des limites entre les genres musicaux. Et c’est très efficace.
Images sincères et docu immersif
Les quatre alsaciens accompagnent ce projet d’une mini-série documentaire qui retrace la création de ce projet hors du commun. "Bosser avec l'image, c'est quelque chose qui nous est cher depuis longtemps", confie Julien Peultier, guitariste du groupe et réalisateur de la mini-série. "Dans la musique on est toujours poussés à communiquer pour nous mettre en avant. Avec ce docu, on a voulu partager quelque chose de plus intime, de plus honnête, avec tous les moments. Même les plus chiants.” C’est avec plus de 50 heures de rushs que Julien nous propose trois épisodes pour (re)découvrir l’univers créatif de Last Train.
Et un univers, ça se partage. Pour promouvoir ce projet et renouer avec leur public après deux ans de travail, Last Train s'est lancé dans une tournée des disquaires indépendants en France. Ces rencontres intimistes à Mulhouse, Paris, Lyon et Rennes ont permis au groupe de partager cet album qui ne se jouera pas en concert. "On avait envie d’aller à la rencontre des gens qui nous écoutent, dans un cadre qu’on aime bien et qu’on fréquente beaucoup, les disquaires", explique Antoine Baschung, batteur du groupe. C'est bien là toute la force de Last Train : leur capacité à créer des liens forts avec leur public, au-delà de leur musique.