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Les pires histoires de plagiat dans l'histoire de la musique

écrit par Guillaume Ferrand le jeudi 2 décembre 2021

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Les pires histoires de plagiat dans l'histoire de la musique

 

Quelle histoire ce clash entre Benjamin Biolay et Grégoire… Ça a fait le tour du web, le monde de la musique ne s’en est toujours pas remis (c’est faux). Tout ça pour une vulgaire reprise d’accords sur un piano… Quelle histoire… Et ce qui est bien avec Internet, c’est qu’on se rend vite compte que les affaires de plagiat sont légion, et ce, depuis que la musique existe… Certaines sont plus connues que d’autres, parce que plus scandaleuses, plus rocambolesque, plus flagrantes, ou parce qu’elles concernent des groupes ou chanteurs légendaires. Voici un florilège de certaines d’entre elles.


Les pires histoires de plagiat dans l'histoire de la musique
 


Bitter Sweet Symphony de The Verve vs. The Last Time des Rolling Stones

 

À ma gauche, un des tubes les plus niaiseux cultes de la britpop, Bitter Sweet Symphony de The verve, sorti en 1997 ; à ma droite l’un des plus grands groupes de rock de tous les temps : les Rolling Stones. Entre les deux, l’objet de la discorde, un segment musical de cordes et de cloches (à base de ting ting tong, ting ting tong tou tou tou tong), issu de la chanson The Last time de ces derniers.

Il faut une oreille avertie et baisser un peu le pitch sur le morceau des Stones pour se rendre compte du plagiat (en fait, c’est surtout la version instrumentale publiée par leur manager de l’époque Andrew Oldham qui est à la base du conflit), mais pendant longtemps, The Verve ont dû leur reverser l’intégralité des royalties. En 2019, après deux décennies de bataille juridique, le chanteur de The Verve, Richard Aschcroft, annonce que Mick Jagger et Keith Richards ont renoncé à leurs droits sur la chanson, les crédits lui sont donc désormais attribués.

Tout ça pour une chanson originale qui n’est même pas des Stones… Big up les Staple Singers ! Un sacré foutoir. Il commence bien cet article sur les plagiats.

 


 

Stairway to Heaven de Led Zeppelin vs. Taurus de Spirit

 

Stairway to Heaven, Led Zeppelin, ça vous dit quelque chose ? En tout cas, les ayant-droits (et non les compositeurs eux-mêmes, tiens tiens…) du morceau instrumental Taurus, du groupe Spirit, sorti 3 ans plus tôt, n’ont pas hésité à crier au plagiat et porter l’affaire en justice… en 2014, soit plus de 40 ans après la sortie du tube de Led Zep ! Quand il y a potentiellement des millions de dollars en jeu, on fait facilement preuve d’opportunisme. Même pour un petit riff de guitare. Pourtant, jusqu’à sa mort en 1997, Randy California, le guitariste de Spirit n’avait jamais engagé de poursuite envers la bande à Robert Plant et Jimmy Page (même s’il réclamait en off d’être crédité sur l’écriture de Stairway to Heaven). Finalement, après une longue bataille judiciaire, l’affaire aboutira à un non-lieu par manque de preuve suffisante selon la justice. Nous voilà sauvés ! Mais… c’est vrai qu’il y a des similitudes dans l’intro de Stairway to Heaven avec un passage de Taurus… Mais chut, on n’en parle plus on a dit !

  

(le passage visé par la poursuite commence à 0:45)



My Sweet Lord de George Harrison vs. He’s so fine de The Chiffons

 

- “My sweet looord, hmm my lord”

 - Hey George, je savais pas que tu connaissais The Chiffons !?

-  De qui ?!

Extrait d’un dialogue imaginaire entre George Harrison, ex-membre des Beatles, toi-même tu connais, avec Ringo Starr et Eric Clapton, qui ont collaboré avec lui sur sa chanson My Sweet Lord, issue de son triple album All Things Must Pass sorti en 1970.

Et en fait, il s’avère que George faisait preuve de bonne foi quand il disait ne pas connaître The Chiffons, notamment leur chanson He’s so fine, sortie 7 ans plus tôt. Le plagiat a été déclaré comme involontaire par le tribunal qui suivait l’affaire. On appelle ça de la cryptomnésie, figurez-vous, et dans un cas comme celui-ci ça peut coûter 1,6 million de dollars… De quoi refroidir notre bon vieux George, qui aura du mal à composer de nouveaux morceaux suite à cette histoire de peur de commettre à nouveau une telle boulette… Jusqu’à ce qu’il sorte la chanson This Song, dans laquelle il raconte ses fameux déboires. Quel farceur.

 

 

Blurred Lines de Robin Thicke et Pharrell Williams vs. Got to Give it up de Marvin Gaye


Que de polémiques pour un même morceau ! Accusation d'agressions sexuelles sur le tournage du clip, lui-même jugé comme dégradant envers l’image des femmes et incitant au viol… Rien de bien glorieux pour la chanson la plus vendue au monde en 2013, qui a déjà coûté près de 6 millions de dollars à Robin Thicke et Pharrell Williams, accusés d’avoir porté atteinte aux droits d’auteur du Prince de la soul, le bien nommé Marvin Gaye, pour sa chanson Got to Give It Up.

On pense ce qu’on veut de tout ce micmac, l’affaire continue de faire date dans l’histoire de l’industrie musicale et pose question concernant le concept de propriété intellectuelle : le plagiat est loin d’être évident en termes de mélodies et paroles, mais c’est l’ambiance, la rythmique, le style musical même du morceau qui poserait problème. Ça passe l’envie de faire danser les meufs sur le dancefloor, ne faites pas ça chez vous.

 


 

Come as You Are de Nirvana vs Eighties de Killing Joke


Et s’il y avait tromperie sur l’un des riffs de guitare les plus connus, les plus joués, les plus appris par les gratteux en herbe ? Et si l’on jouait non pas du Nirvana, mais du Killing Joke ? Car tout porte à croire que les premières notes de Come as You Are, sont en fait les premières notes du morceau Eighties, paru 8 ans auparavant. Le plagiat aurait bel et bien été avéré, Kurt Cobain himself l’aurait reconnu, mais la mort mettant tout le monde d’accord (RIP Kurt), il n’y aura jamais eu de poursuite judiciaire de la part de Killing Joke. Et puisque Come as You Are incite à la paix, Dave Grohl, viendra à la cool, comme il est, jouer quelques années plus tard de la batterie, gratos, sur l’un des albums des Killing Jokes. L’incident est clos, tout est bien qui finit bien !

Maintenant, je vais aller m’écouter Life Goes On de The Damned (j’adore la new wave). Oh tiens, mais ça me dit quelque chose ce riff, il me semble avoir déjà entendu ça quelque part, mais où ? Bon, passons…

 





 

Validé de Dj Kayz ft. Ridsa & Alex Tony vs Simarik de Tarkan

 

Un scandale de A à Z, on préfère pas en parler.

 
 

 

Mais aussi… 

  • The Most Beautiful Girl in The World de Prince vs Takin' Me to Paradise de Raynard J

  • Father and Sons de Cat Stevens vs Fight Test des Flaming Lips

  • Get Free de Lana del Rey vs Creep de Radiohead

  • We Used to Know de Jethro Tull vs Hotel California de The Eagles

  • Taxman des Beatles vs Start de Jam

  • etc etc

 

Finalement, la musique, c’est comme les gâteaux : les recettes se transmettent et chacun y apporte sa touche perso. Parfois, on reproduit même inconsciemment un morceau dont tout le monde se carre, on en fait un tube, et le morceau dont tout le monde se carre se retrouve à faire des millions de dollars. Parfois, c’est un hommage et on oublie de le créditer (la boulette). Parfois, on s’inspire un peu trop lourdement. Parfois, c’est juste du pur hasard. Parfois, on recopie à l’arrache comme un gros sagouin. Au bout de la chaîne, seule la justice est apte à juger et trancher. Des histoires de plagiats, il y en a à la pelle, et tant que la musique existe, il y en aura (c’est mathématique). Mais s’il n’y a pas de limite à la création, que les combinaisons d’accords, de notes, d’instruments, de style, etc sont illimités, alors tout va bien. Vive les chansons originales !

Guillaume Ferrand
écrit le jeudi 2 décembre 2021 par

Guillaume Ferrand

Rédacteur pour Janis, nouveau média 100% musique lancé par LiveTonight

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