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Du vinyle au streaming : L'évolution des modes de consommation musicale 

écrit par Ilona Porte le lundi 7 novembre 2022

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Du vinyle au streaming : L'évolution des modes de consommation musicale 

 

Aujourd’hui, la musique est partout, mais surtout dans nos poches. En effet, le développement du streaming nous permet d’avoir accès à une immense partie de la musique simplement en sortant nos téléphones. Si les vinyles reviennent à la mode ces dernières années, il fut un temps où ils étaient le seul moyen d’écouteur de la musique. Retour sur l’histoire des différents supports d’écoute de la musique : 

Du vinyle au streaming : L'évolution des modes de consommation musicale 
 

Tout a commencé avec le « 78-tours » 

 

À la fin du 19e siècle, Emil Berliner voulait démarquer son gramophone du phonographe de Thomas Edison, alors il donna vie à ces disques plats dont le diamètre ne dépasse pas 30 cm, ce qui les rend alors très pratiques. Il posa le brevet en Allemagne, aux États-Unis et en Grande-Bretagne dès 1887. 

Ces disques, nommés « 78-tours » par rapport à leur vitesse de rotation, permettent d’enregistrer et de diffuser entre 3 et 5 minutes de musique par face. L’enregistrement musical s’adapte à ce format, et l’industrie musicale éclore. Dès 1904, on produit plus de 25 000 exemplaires de 78-tours. 

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Les améliorations apportées par le vinyle

 

En 1948, le disque microsillon (qui deviendra le fameux « vinyle ») est inventé par Columbia. Il vient remplacer le 78-tours, démocratisé dans les années 1920. La pénurie de matière dans laquelle étaient fabriqués les 78-tours a obligé les fabricants a utilisé du vinyle, ce qui va alors marquer l’arrivée du disque microsillon. Ce dernier se démarque par un son de meilleure qualité (plus clair et plus détaillé), par une augmentation de la durée des pistes (jusqu’à 60 minutes, réparties sur deux faces) et par ses trois formats (33-tours, 45-tours, 16-tours). 

Cette invention marque une première révolution du paysage de l’industrie musicale. Tout d’abord, ses différents formats ont permis de donner naissance aux « singles » et aux « albums ». En effet, Columbia donne naissance au fameux 33 tours, aussi nommé « LP » (Long Player) : ce format peut contenir jusqu’à 25 minutes de musique par face, et permet alors de diffuser des albums entiers. RCA, de son côté, crée le 45-tours, un disque plus petit pouvant contenir jusqu’à 4 minutes de musique par face : ce format est alors utilisé pour les singles. 

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Ces deux formats se complètent très bien, et les concepts de single et d’album perdurent encore aujourd’hui. Le format 45-tours devient rapidement populaire car il permet d’écouter les musiques phares d’un artiste. Ce phénomène a produit le concept de « hits », dans le sens que nous connaissons aujourd’hui. En effet, la diffusion de ces chansons était alors très large (dans les bars, les soirées…). De plus, la plupart des gens achetaient des 45-tours pour pouvoir écouter les musiques qu’ils préféraient sans avoir à acheter l’album complet. 

Le 45-tours connaît une popularité jusqu’alors jamais atteinte. Celle-ci commence dès les années 50, et perdure jusqu’aux années 90, avant l’arrivée du CD. Les années 1970 semblent être le paroxysme de ce phénomène. En effet, en 1974, les ventes s’élèvent à plus de 200 millions d’exemplaires. 

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L’invention de la cassette audio

 

L’une des autres révolutions de la musique eut lieu avec l’invention de la cassette par Lou Ottens en 1962. En effet, la cassette audio a créé une nouvelle manière de consommer la musique. Elle fut brevetée et commercialisée par Philips en 1963. Ce fut le premier moyen pour emporter sa musique partout avec soi. Elle devient alors rapidement très populaire : ses ventes atteignent 2 milliards d’exemplaires en 1979 et explosent notamment grâce à l’invention du Walkman. Les années 80 marquent alors l’apogée de la cassette audio, mais cette popularité s’éteint peu à peu à partir des années 90 avec l’invention du CD.  

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La révolution du CD

 

En 1982, le Compact Disc fut inventé par les deux entreprises Philips et Sony Corporation. Il a commencé à être commercialisé à la fin de cette même année. Ce support marque l’entrée dans l’ère numérique. Par rapport à son prédécesseur, le disque microsillon, c’est une révolution : c’est un disque beaucoup plus compact (comme l’indique son nom) car plus petit et plus léger, mais également beaucoup moins fragile. De plus, comme pour chaque nouveau support, l’aspect sonore y est clairement amélioré. 

Il a été démocratisé grâce au groupe Dire Straits et son album Brother in Arms : ce fut le premier album complètement numérique, commercialisé en format CD. Les ventes du CD dépassent celles du vinyle en 1988 : les années 90 marquent l’âge d’or de ce moyen d’écoute. La perte d’intérêt pour ce moyen de consommation musicale coïncide avec la démocratisation d’internet au début des années 2000. 

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La dématérialisation de la musique


Enfin, la dernière révolution majeure dans l’histoire de l’industrie musicale fut l’arrivée du téléchargement en ligne, du streaming, et donc de la dématérialisation de la musique. Dès le début des années 2000, on voit une chute spectaculaire des ventes de CD, qui s’explique par l’arrivée du téléchargement illégal possible grâce à internet. Cette tendance est entretenue par l’arrivée des MP3, puis des iPod, qui finissent d’ailleurs d’enterrer complètement la cassette audio. 

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Pour contrer ce phénomène de téléchargement illégal, également subi par l’industrie du film ou encore par celle du livre, des décisions judiciaires sont prises : en France, la loi Hadopi est adoptée en 2009. Cependant, cela ne suffit pas à endiguer cette pratique. C’est alors que certaines entreprises ont compris le bénéfice de créer des plateformes pour pouvoir écouter de la musique gratuitement en ligne, et de rémunérer les artistes via la publicité. Deezer et Spotify ont été parmi les pionniers. Par manque de rentabilité, une offre payante est rapidement proposée, accordant aux abonnés d’autres avantages : l’écoute hors-ligne, plus de publicités… C’est le début du streaming.

Du vinyle au streaming : L'évolution des modes de consommation musicale 

Le streaming a complètement bouleversé le rapport à la consommation mais également à la création musicale. Il est, de nos jours, très accessible de composer sa propre musique (grâce aux ordinateurs), mais également plus difficile de se démarquer de l’offre colossale que l’on trouve sur les plateformes de streaming. Si le streaming est indéniablement roi dans l’industrie musicale actuelle, avec plus de 523 millions d’abonnements, cela ne signifie pas la mort de la distribution musicale physique. En 2019, les CD et vinyles ont rapporté plus de 250 millions d’euros. 

En effet, nous pouvons constater un retour de l’engouement autour de l’objet matériel. La cassette, et encore plus le vinyle, connaissent un regain d’intérêt depuis quelques années. Considérés comme objets rétro pour les plus jeunes, ou comme objets de cœur pour les plus anciens, ils semblent retrouver peu à peu une popularité. De nombreux artistes sortent même à nouveau leurs albums sous ces formats. 

Ilona Porte
écrit le lundi 7 novembre 2022 par

Ilona Porte

Rédactrice pour Janis, nouveau média 100% musique lancé par LiveTonight

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mis à jour le lundi 7 novembre 2022

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