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Les dessous des pochettes d’albums cultissimes - Épisode 1 - The Velvet Underground and Nico x Andy Warhol

écrit par Hugues Ranjard le lundi 31 juillet 2023

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Les dessous des pochettes d’albums cultissimes - Épisode 1 - The Velvet Underground & Nico x Andy Warhol 
 

Au-delà de la musique, l’artwork qui l’accompagne a prit une réelle importance dans les années 60. Le vinyle, contrairement au CD, apparu dans les années 80, met beaucoup plus en valeur cet aspect du disque. Les galettes noires vivent aujourd’hui une nouvelle vie et donnent un surplus d’importance à la pochette d’album. Retour sur 5 des plus cultes d’entre elles abritant des histoires que l’on ne pouvait imaginer. On commence aujourd'hui avec The Velvet Underground and Nico !


Les dessous des pochettes d’albums cultissimes - Épisode 1 - The Velvet Underground and Nico x Andy Warhol
 

Warhol, ce génie
 

Andy Warhol, icône du Pop Art fait partie de ceux qui ont popularisé la pochette d’album en tant qu’œuvre d’art ainsi que la rencontre entre arts plastiques et musique Pop. La réalisation artistique pour le domaine musicale marque les débuts de sa carrière. Il réalisera plus de 50 pochettes.

La pochette de l’album Velvet Underground and Nico est l’une des plus cultes de l’histoire. Elle est évidemment réalisée par le pape du Pop Art Andy Warhol qui décide de produire le groupe américain en 1966. À l’époque, elle portait à confusion car le nom Velvet Underground était seulement mentionné au verso de la pochette. À sa sortie, beaucoup pensaient qu’il s’agissait d’un album d'Andy Warhol, pas si étonnant que ça !... 

 
Les dessous des pochettes d’albums cultissimes - Épisode 1 - The Velvet Underground and Nico x Andy Warhol

Cette cover fait jaser dès sa sortie, toujours à cause du sens de la provoque géniale d'Andy Warhol. Bon, une banane, ok, ça reste une banane après tout (et encore, elle était tout un symbole à l’époque). Seulement, l’invitation “peel slowly and see” qui fait découvrir (à l’aide d’un autocollant) une banane épluchée couleur chair, pour la faire simple, une bite est implicite. Cette allusion sexuelle est cohérente avec la fin des années 60, époque de libération sexuelle. 

À la sortie de l’album, une rumeur circulait comme quoi la colle de l’autocollant contenait du LSD. Simple légende ou réalité ? Il faudrait en parler avec les intéressés, mais ils sont presque tous morts… Bref, avec cette pochette, Andy Warhol fait passer la banane d’un simple fruit à une œuvre d’art. La pochette devient alors un objet à déshabiller abritant un aspect sexuel sans précédent, totalement en phase avec la musique qu’abrite l’album. Les morceaux parlent de drogue, de sexe, de sadomasochisme et de prostitution.

Les dessous des pochettes d’albums cultissimes - Épisode 1 - The Velvet Underground and Nico x Andy Warhol
 

Un flop à sa sortie, une référence 50 ans plus tard
 

À l’époque, c’est bien la pochette qui a pris le dessus sur le contenu de l’album qui fut un échec commercial avec à peine 30 000 copies vendues en l’espace de 5 ans et placé à la 161ᵉ place du Billboard américain à sa sortie. Il n’a jamais dépassé ce rang. Difficile à imaginer quand on connaît la réputation du disque aujourd'hui, aujourd’hui classé au 13ᵉ rang des meilleurs albums de tous les temps par le magazine Rolling Stone. Les éditions originales valent aujourd’hui une fortune allant jusqu’à 2000 euros et peuvent être du genre à être conservé en musée. Très peu d’entre elles sont en bon état.

Les mélomanes de l’époque ne comprenaient pas vraiment la musique qu’ils se prenaient en pleine face en écoutant ce disque qui arrivait en pleine révolution psychédélique hippie. Il posait alors en 1967 les bases du punk, et même pourquoi pas les bases du rock indépendant.

La réalisation technique de cette pochette en usine a pris beaucoup de temps pour que l’effet sexuel fonctionne. C’est d'ailleurs ça qui provoquera le retard de la sortie du disque. Finalement, la production de l’autocollant ne durera que jusqu’en 1971. Certaines rééditions d'aujourd'hui ont remis en place ce qui fait de cet album plus qu’une œuvre musicale, mais bien une œuvre d’art contemporain à part entière, en avance sur son temps. L’album Velvet Underground and Nico en a influencé plus d’un et bien particulièrement David Bowie qui sera amené plus tard à produire l’album Transformer de Lou Reed.

Les dessous des pochettes d’albums cultissimes - Épisode 1 - The Velvet Underground and Nico x Andy Warhol

En 2012, Lou Reed et John Cale portent plainte contre la fondation Andy Warhol qui autorise toutes reproductions de la célèbre banane. Un autre fruit, Apple, en confectionne des coques d’iPhone, d’iPad, étuis d’ordinateurs etc. Alors, cette banane, devenue l’emblème du groupe comparable à la fameuse langue des Stones appartient-elle aux héritiers d'Andy Warhol ou bien au Velvet ? Problème, Warhol n’avait pas mis de Copyright sur son dessin, car il était créé à partir d’une publicité. De leur côté, les Velvet estimaient que tous les droits leur revenaient. 

La justice américaine a rejeté la plainte des Velvets sous prétexte que la fondation Andy Warhol s’était elle-même engagée à ne pas poursuivre les Velvet Underground pour les droits d’auteur de cette banane.

Quoi qu'il en soit cette pochette et cet album restent un des grands symboles du rock, du punk et de liberté. Un chef-d'œuvre dans tous les sens du terme. Rendez-vous demain pour l'épisode 2 de la série, on reviendra sur le mythique Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band des Beatles ! 

Les dessous des pochettes d’albums cultissimes - Épisode 1 - The Velvet Underground and Nico x Andy Warhol

Hugues Ranjard
écrit le lundi 31 juillet 2023 par

Hugues Ranjard

Rédacteur en chef pour Janis, nouveau média 100% musique lancé par LiveTonight

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mis à jour le lundi 31 juillet 2023

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