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Miles Kane ou l’art de l’émancipation

écrit par Virginie Paillard le vendredi 2 avril 2021

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Miles Kane ou l’art de l’émancipation


Musicien peu connu mais néanmoins talentueux, Miles Kane est de ces artistes qui ont connu le succès par le biais de plus grand qu’eux. Lui, c’est Alex Turner et les Last Shadow Puppets qui l’ont propulsé vers la lumière. Pourtant, ses trois albums solos méritent d’y jeter une oreille et sont aujourd’hui mis à l’honneur. 

 

Miles Kane ou l’art de l’émancipation
 

C’est en 2004 que la scène du rock britannique accueille le jeune Miles Kane, alors âgé de dix-huit ans. Il rejoint les Little Flames, petit groupe de rock indépendant comme il en fleurit partout dans l’Angleterre du début des années 2000. De cette expérience, Miles en tire un album (The Day is not today – 2007) et une rencontre : celle avec Alex Turner. À cette époque, ce dernier vient de sortir avec son groupe, les Arctic Monkeys, un album qui a explosé : Whatever People Say I Am, That’s What I’m Not. Le courant passe bien entre les deux ados, et les Little Flames se retrouve à jouer en première partie des Arctic Monkeys lors de leur tournée. 
 


Après la sortie de leur seul et unique album, les Little Flames se séparent. Miles reforme avec deux des anciens membres, Joe Edwards et Greg Mighall, un nouveau groupe : The Rascals. De guitariste, Miles devient chanteur. Sa voix sort du lot : un peu nasillarde, il chante cependant avec vigueur. Son groupe sort un album, Rascalize, en 2008 mais il ne connait pas un succès fulgurant. 

Dans le même temps, Alex Turner et Miles Kane, galvanisés par leurs complicités amicale et artistique, décident de monter un groupe à eux deux. C’est ainsi que naît The Last Shadow Puppets. Ensemble, ils composent et écrivent les paroles de leur premier album The Age of the Understatement en 2008. L’album, aux sonorités sixties, connait un franc succès et donne un bon coup de fouet à la notoriété de Miles. Il faut dire qu’il apparait comme un virtuose de la guitare, qu’il manie comme personne notamment dans la chanson My Mistakes Were Made For You. 
 

Miles Kane ou l’art de l’émancipation





 

Il sent que c’est le bon moment pour se lancer dans la carrière solo à laquelle il aspire depuis un bon moment. Plein d’idées et d’énergie, il s’attèle alors à l’écriture de son premier album, Colour of the Trap, qu’il signe chez Columbia. Pour le réaliser, il s’entoure de beaucoup d’artistes de talent : l’indispensable Alex Turner, bien sûr, avec lequel il écrit la moitié des chansons de l’album ; Noel Gallagher, qui participe à la chanson My Fantasy ou encore Clémence Poésy sur la chanson Happenstance. L’album sort en 2011 et il est salué par la critique qui reconnait en Kane un artiste prometteur. Il est alors apprécié par les amateurs d’indie rock, mais connait un succès moindre auprès du grand public. Comme toujours, il est soutenu par les Arctic Monkeys, dont il fait la première partie en Angleterre et en Australie, lors de la tournée de Suck it and See (2011-2012). 
 

 

Miles est alors sur sa lancée et, à peine sa tournée achevée, il se lance dans la réalisation d’un EP, First of my Kind, puis d’un second album studio : Don’t Forget Who You Are en 2013. Paul Weller (The Jam) contribue à l’élaboration de deux chansons. Le disque donne une sensation de bonne humeur générale et de positivité, notamment grâce aux titres Better Than That, Taking Over ou encore Don’t Forget Who You Are. Sa passion pour la musique et sa joie de vivre transparaissent au travers de ses morceaux. L’album est encore une fois globalement salué par la critique.

La même année, il joue le premier jour du festival de Glastonbury, où il rejoint les Arctic Monkeys pour la chanson 505, comme à son habitude depuis 2007. 
 





Kane et Turner se réunissent une nouvelle fois en 2016 et offrent à leurs fans en mal de disque depuis huit ans un nouvel album : Everything You’ve Come To Expect. Les deux jeunes de vingt ans aux allures de Beatles ont cédé place à des trentenaires aux influences renouvelées. Ce disque se teinte d’inspirations nettement plus seventies. Kane s’y remarque dans l’excellente Bad Habits où il fait hurler autant sa voix que sa guitare. En live, le duo rend hommage à leur idole commune David Bowie, décédé quelque temps avant la sortie de l’album, en interprétant la chanson Moonage Daydream où Miles nous offre un solo de saxophone des plus brillants. 
 

 

Miles Kane ou l’art de l’émancipation
 

Deux ans plus tard, Miles signe un tout nouvel album qui le hisse au sommet de son art : Coup de Grâce. Son amie Lana Del Rey et Jamie T l’accompagnent pour l’écriture de quelques chansons, notamment le titre vedette Loaded
 


 

Le disque comporte des chansons poignantes (Wrong Side of Life ; Killing the Joke), séquelles d’une rupture amoureuse vécue par l’artiste lors de son écriture. D’autres, plus légères (Shavambacu) ou dynamiques (Silversreen ; Too Little Too Late) témoignent du caractère joviale de l’artiste. En effet, sur scène, il déploie une énergie inépuisable et entretient sa complicité avec le public. Il multiplie les surprises à leur égard en n’hésitant pas à faire monter les plus jeunes fans sur scène. En octobre 2018, le public de la Cigale se souvient également de la venue surprise d’Alex Turner sur scène, le temps d’une chanson. 
 


En septembre 2019, Kane avait promis un nouvel album pour Noël 2020, mais la crise sanitaire a assurément retardé sa réalisation. Stay tuned !  

 

Miles Kane ou l’art de l’émancipation








 

Virginie Paillard
écrit le vendredi 2 avril 2021 par

Virginie Paillard

Rédactrice pour Janis, nouveau média 100% musique lancé par LiveTonight

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