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Oasis, Wonderwall : pourquoi tant de haine ?

écrit par Victoire Beyens le mardi 7 décembre 2021

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Oasis, Wonderwall : pourquoi tant de haine ?
 

On dit souvent qu’il n’y a qu’un seul pas entre l’amour et la haine. Vous savez, c’est cette frontière étroite qui peut transformer votre obsession pour un morceau en une espèce d’exaspération. Cette répulsion qui vous fait appuyer sur la touche déclenchant le son d’après, d’un coup, instantanément, après avoir seulement entendu les 3 premières secondes de la chanson. Et on est prêts à parier que pour Wonderwall, ça vous est déjà arrivé.

Oasis, Wonderwall : pourquoi tant de haine ?

Après des jours, des semaines, des années d’écoute intense de la chanson, today is gonna be the day où on en aura marre. Marre de ce mur des merveilles qui tourne trop en boucle dans nos oreilles. Marre de ce monument qui n’est peut-être pas à la hauteur de Live Forever, de Champagne Supernova, ou de Don’t Look Back In Anger. Marre d’en avoir eu marre d’écouter cette chanson.
 

Mais pourquoi tant de haine ?

 

Avec Janis, on a mené l’enquête, et on est allés fouiller dans les histoires que les gens ont avec cette chanson. Si vous parlez avec Ali, elle vous dira que c’est “le son que chantent tous les musiciens de rue et tous les gens qui se pointent à leur premier casting de la Nouvelle Star”. Pour Léa, c’est devenu un peu trop classique, c’est “le son que tout le monde apprend à la guitare, c’est un passage quasi obligatoire”. Joe vous dira que, pour lui, “c’est devenu un son banal, un peu trop commercial, qui a perdu la pureté et l’âme que le groupe avait”.

Oasis, Wonderwall : pourquoi tant de haine ?


Oasis, Wonderwall : pourquoi tant de haine ?

On a tellement écouté Wonderwall. On a tellement saigné les paroles. On l’a tellement entendu en soirée. On a tellement débordé d’enthousiasme et d’amour pour ce morceau qu’on l’a détruit, et que notre affection s’est inversée. Mais, c’est bien connu, plus un truc est répandu, et moins il nous attire, non ? Trop de Wonderwall a tué Wonderwall.

Loin de nous l’envie de se la jouer Sartre et de vous dire que “l’enfer c’est les autres”, mais si la haine s’est répandue autour de ce morceau, on aurait bien envie de penser que c’est la faute de tout le monde. Du DJ qui vous a viré de la boîte à 5 h du mat à coup de Wonderwall. Du pote un peu arraché en soirée qui l’a passée en boucle parce que c’est un son “universel, mec”. De la dernière soirée karaoké où tout le monde a massacré le “mur des merveilles”. De la possible reprise en français d’un artiste actuel qui devrait pas tarder à pointer le bout de son nez d’ici la fin de l’année.

Oasis, Wonderwall : pourquoi tant de haine ?

 

Alors, on en a vraiment marre ?

 

Oui, mais pas trop… On vous rassure, et on vous le répète, il n’y a qu’un pas entre la haine et l’amour… Debo, elle, vous dira qu’elle adore ce morceau, que ce son, c'est sa “madeleine de Proust”, que ça lui rappelle “des souvenirs d’enfance”. Pour Sabrie, c’est pareil, Wonderwall est pour elle un souvenir de ses années de collège, et “d’un moment en particulier en échange au Pays de Galle en 5ᵉ”. Caro reste “très mélancolique quand elle écoute le morceau”, même s’il lui fait penser à “une image un peu clichée d’un type aux cheveux longs avec sa guitare, ou à celle d’une bande de potes sur la plage autour d’un bon feu”. Moi, je me souviens d’un moment assez marrant, voire plutôt dément, avec ma pote de collège, allongées sur le trampoline dans le jardin à mater les étoiles en fumant une de nos premières clopes, sur les douces notes de Wonderwall. Thierry résume assez bien la situation, il “ne se lasse pas de ce son, c’est de la nostalgie cette chanson”.

Voilà notre théorie : Wonderwall serait une ode intemporelle à la nostalgie. L’hommage d’une époque révolue, où tout allait à peu près bien. Un brin de pureté qu’on ne retrouvera peut-être jamais. Alors, en l’écoutant aujourd’hui, on est tristes, on est mélancoliques, et on développe un peu de haine. 

Et puis, on a un secret à vous avouer. Les auteurs eux-mêmes en auraient eu marre de ce morceau. Alors si le groupe n’y croyait même pas, on comprend mieux pourquoi on fait les haineux. Mais si on peut vous aider à oublier un peu votre haine, on vous propose de regarder le passé avec un peu de bonheur, car, comme l’a si bien dit Noel Gallagher : “Don’t look back in anger”. 

Et si on doit retenir une leçon de tout ça, c’est bien celle-là : si vous voulez être certains de ne pas être dégoûtés par une chanson, on vous conseille de la consommer avec modération.

Victoire Beyens
écrit le mardi 7 décembre 2021 par

Victoire Beyens

Rédactrice pour Janis, nouveau média 100% musique lancé par LiveTonight

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mis à jour le vendredi 17 décembre 2021

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